Les jeunes du secondaire issus de l’immigration
Quelques observations
Les observations suivantes sont tirées d’une étude (Éducation Canada, 2009) faite conjointement en France au Canada auprès de trois groupes de jeunes issus de l’immigration, de première et de deuxième générations, d’origines et d’âges différents, sur divers aspects de leur expérience scolaire et sociale.
Les jeunes immigrants et réfugiés et leur rapport à l’école
« La famille, comme les amis, est associée à la formation de l’être pendant toute l’adolescence, mais le jeune (immigrant) de 13 à 16 ans prend ses distances de la famille pour construire son autonomie.
On constate que les jeunes du secondaire, malgré une réflexivité plus grande que ceux du primaire, jouent avec aisance leur « métier d’élève », en ayant bien intégré les attentes exercées par leurs parents et par l’école. Leur démarche est toutefois plus personnelle : ils veulent réussir pour eux-mêmes.
Les plus âgés (16-19 ans) ont amplement intériorisé les normes, les règles de leur école, de leur famille et de leurs cercles d’amis.
Les jeunes réfugiés témoignent d’une distance critique plus grande à l’égard des règles de la compétition scolaire : ils conçoivent moins l’école comme un marché où ils doivent prouver leurs capacités individuelles par leurs résultats.
(…)
Le discours des jeunes montre, peu importe leur âge, que plus un intervenant scolaire les implique dans le processus décisionnel et organisationnel lié aux activités scolaires ou parascolaires, plus la relation sera significative, de même que les compétences développées par les jeunes et leur engagement envers leur milieu de vie scolaire.
(Lors de cette étude conjointe, seuls…) deux jeunes réfugiés, psychologiquement fragilisés par leur expérience de la guerre et des deuils des membres de leur famille (étaient négatifs envers l’école). Dans l’ensemble, ces jeunes issus de l’immigration semblent disposer d’un capital culturel et d’un milieu familial qui poussent vers la résilience, la performance et les projets d’avenir, parfois avec excès, parce que la réussite éducative des enfants semble être au cœur du projet migratoire familial. »
Source :Adapté de Éducation Canada, 2009.